students-703001_1920Le point sur la presse scientifique étrangère:

Ces dernières années, une modernisation des supports d’apprentissage depuis l’école primaire jusqu’aux universités s’est opérée à une telle vitesse qu’il est aujourd’hui presque impossible de travailler sans ces outils. A la maison comme à l’école ou au travail, tablettes, écrans, smartphones en tous genre nous entourent.

Cependant, de nombreuses études nous mettent en garde contre l’usage excessif de ces technologies. Aujourd’hui, nous savons de manière peu équivoque qu’une utilisation continue de jeux vidéos comme de réseaux sociaux cause divers troubles aussi surprenants qu’alarmants!

Le professeur Phil Reed chercheur en psychologie et médecine, spécialiste en addictions, poursuit plusieurs études sur des groupes d’universitaires anglais et américains. Il a particulièrement analysé les effets de l’usage excessif de réseaux sociaux ainsi que l’usage des nouvelles technologies dans et en dehors du cadre de la scolarité.
Les résultats qu’il commente lui même lors de divers interview pour la BBC sont assez représentatifs.
Statistiquement, les étudiants qui ont fait un usage excessif (plus de 2h par jour en continu) de technologies connectées quelle que soit leur utilisation, font preuve de moins de motivation dans leur cursus scolaire. Ils ont aussi de moins bons résultats et ceux qui utilisent le plus les réseaux sociaux présentent une très forte tendance à la dépression.
Cependant l’étude ne s’arrête pas là, voulant étendre les conclusions d’une étude chinoise de 2011, des imageries cérébrales de centaines d’étudiants ont été effectuées.
Les chinois ayant démontré une forte détérioration de la matière blanche et de la matière grise dans le cerveau des adolescents « gamers » (-20%), l’équipe de l’université de Swansea a analysé l’effet de l’utilisation excessive de Facebook, Twitter et des recherches sur Google. Les universitaires qui passent le plus de temps connectés sur ces réseaux, présentent après 6 mois d’utilisation des lésions cérébrales que les chercheurs n’hésitent pas à comparer aux séquelles d’une méningite !

De l’autre côté de l’Atlantique Karl Friston, un scientifique ayant participé à la construction des appareils d’imagerie cérébrale, a commenté ces résultats. Il explique que, tel un muscle, le cerveau s’adapte à la demande de l’effort. De même il peut se détériorer par manque d’effort. Sa particularité qui le différencie des autres organes c’est qu’il peut continuellement s’adapter et créer de nouvelles connexions. Cependant il est incapable de totalement se restructurer et c’est ce qui rend la période qui va de l’enfance à l’age de jeune adulte si importante. Tout ce qui est pratiqué à l’excès durant cette période sera déterminant pour le cerveau tout le reste de la vie. Ainsi, un jeune addict au jeu vidéo sera prédisposé à être un bon « gamer » au détriment de l’apprentissage ou d’autres activités plus utiles à son avenir.
Comme partout, la modération reste de mise:
Il en serait de même pour l’excès de travail, de sport ou de toute activité, cependant, comme le souligne le scientifique, ces activités sont un peu moins handicapantes dans la vie future des étudiants qui pourront peut-être un jour, vivre de leur passion.

Les différentes universités impliquées dans ces études s’interrogent donc sur l’avenir de leurs étudiants, eux mêmes incités par leurs écoles à utiliser de plus en plus de nouvelles technologies. Les résultats aux examens étant déjà constatés à la baisse, une adaptation au niveau des élèves est même envisagée dans certains pays.

 

Sources :


Swansea University

 
TIME News
 
Rédacteur, Scientific American